17 Novembre 2023
« Plus satisfaisante est la position de ceux qui divisent la philosophie en Physique, Éthique et Logique. Platon en est virtuellement l’initiateur, puisque sa dialectique le conduisait à aborder maints problèmes de physique et d’éthique et un nombre non négligeable de problèmes de logique. Mais ceux qui ont adopté le plus expressément cette division sont Xénocrate et les péripatéticiens, auxquels s’ajoutent les stoïciens. Aussi proposent-ils de la philosophie une image assez vraisemblable en la comparant à un verger aux fruits abondants où la physique figure l’élévation des plantes, l’éthique la fertilité des fruits et la logique la robustesse de la clôture. D’autres disent qu’elle est comme un œuf, où l’éthique est représentée par le jaune ou même, d’après certains, le poussin ; la physique par le blanc qui en est l’aliment ; et la logique par la coquille. Mais étant donné que les parties de la philosophie sont inséparables, alors que plantes, fruits et clôture ont une existence séparée, Posidonius a préféré comparer la philosophie à un animal, dont le sang et la chair représentent la physique ; les os et les tendons la logique ; et l’âme l’éthique. »
Sextus Empiricus, Contre les logiciens, I, 16 ; trad. J.-P. Dumont